Simon Forget
Pilier de l'équipe
On a posé à quatre créateurs de contenu une question terriblement marketing : avez-vous pensé à votre image de marque avant de commencer à diffuser sur les internets?
Ce texte est tiré de l’enregistrement d’une entrevue avec les créateurs.
Kharliito se dévoile!
Kharliito : OK, donnez-moi un maximum de cinq minutes pour répondre, sinon je n’arrêterai pas de parler. J’anime des brainstorms maintenant, imaginez comment ça n’a aucun sens! Fondamentalement, mon image de marque, avant même que je commence à faire du streaming, était basée sur un persona que j’avais créé appelé « Carlito ». Ç'a toujours été mon surnom. Je voulais en fait l’appeler « Karlito », mais il y avait déjà un chanteur qui s’appelait de même… Et je refusais d’utiliser un c dans le nom de mon persona, car on connaît tous un Carl au bureau qui est bizarre et énervant.
Puis, je voulais l’écrire avec un h, mais il y avait un chanteur qui écrivait son nom comme ça, alors je me suis remis en question. Ça m’a pris presque trois mois avant de recommencer à streamer parce que je me disais que je ne pouvais pas avoir deux lettres collées dans mon nom, que c’était affreux. Parce que...
Emeii : Pourquoi? C’est quoi le problème?
(Rires.)
Kharliito : Mais ensuite, je me suis dit : « Je n’ai pas le choix, c’est mon surnom depuis 25 ans », alors j’ai continué à l’utiliser. Puis je me suis dit : « Je vais crier pour que le monde me remarque », alors tout mon branding, c’était d’être une boule d’énergie. Je mettais toujours des majuscules dans ce que j’écrivais, je consommais des boissons énergétiques. Mon univers était bleu et jaune, très coloré, très punché. C’était vraiment pour attirer l’attention, donc quand je me présentais en live, je criais énormément, je me laissais emporter pour rien. C’était ça, mon branding, au début. Mais maintenant, sur ma chaîne, ce n’est plus du tout ça.
NDLR: on note l'expression d'écoute respectueuse de notre collègue Simon (à gauche).
Tyrannoeil : Je pense que c’était brillant de le faire comme ça, parce que justement, ça attirait l’attention. Quand tu commences à streamer, tu as souvent beaucoup de monde qui va passer sur ton live, qui va juste arriver puis repartir. Et je pense que puisque tu étais super énergétique, les gens n’avaient pas le choix de se dire : « WOW, OK! » en te voyant. Mais ce n’est clairement pas un genre d’énergie que tu peux soutenir longtemps. Tu finis par t’épuiser.
Kharliito : Oui! Je vais le dire : ça finissait par me rendre malade. Je suis tombé dans une grosse dépression, et ça fait partie de ça. J’avais du 800, 900 subs tout le temps, mois après mois. Je gagnais ma vie avec ça. Je vivais tout intensément, puis là, quand je finissais mes lives, tout seul, relax à la maison avec ma conjointe, j’avais un gros down! Je me créais mes propres montagnes russes.
Puis en refaisant mon personnage de Carlito, plus calme, je l’ai plutôt imaginé comme un papa. Mon branding est alors devenu plus familial. Tout ça pour dire qu’au début, j’avais vraiment une idée claire de ce que je voulais comme branding. Ça criait, c’était punché. Ça a duré un an, un an et demi, puis ça s’est estompé. Après quatre ans, je vous confirme que ce n’est plus du tout la même vibe. J’ai changé mon branding!